Combien de fois par jour ce début de phrase se déroule dans ma tête? Je ne les compte plus. Et si j’avais répondu ceci au lieu de cela, et si j’avais réagi comme ceci au lieu de cela, et si j’avais dit ceci au lieu de cela… Et si j’avais dit, fait, exprimer, dégager exactement ce qu’il fallait, c’est possible aussi?
L’erreur est humaine et sans elle, on ne pourrait distinguer un bon d’un moins bon échange et surtout cela nous priverait d’apprendre de nos moins bons. J’ai donc décidé que même si je n’ai pas dit/fait la chose parfaite, c’est que c’est ainsi que ça devait se dérouler. À quoi bon se ressasser le passé alors qu’on ne peut rien y changer de toute façon?
J’ai décidé que sur le coup de l’émotion, l’énervement, l’angoisse, j’ai agi au meilleur de ce que j’ai cru bon d’agir et que c’était ce que j’avais envie d’exprimer au moment ou je l’ai fait. Si c’était maladroit alors j’ai le droit de m’être trompée et j’ai le devoir de m’excuser. Comme le retour en arrière n’est pas une option, la meilleure façon de corriger une situation est d’admettre ses torts. À partir de là, la balle est dans le camp de l’autre.
J’ai décidé que j’allais accepter de me tromper, de faire une blague pas drôle de temps en temps (que je prendrai le soin de rire quand même), de faire un geste qui dépasse ma pensée, de m’exprimer mal et lâcher un sacre par-ci par-là. J’accepte aussi que je ne puisse pas plaire à tout le monde. Qui le peut de toute façon? Je dois par conséquent accepter les erreurs des autres et ne pas les juger, car l’erreur est humaine et la différence fait partie de notre monde.
Il ne faut néanmoins pas complètement bannir le « et si j’avais », puisqu’il permet de corriger le tir pour le futur. Une fois la chose faite, pas la peine de se casser la tête plus longtemps, c’est fait, on tourne la page!
On lâche prise? Oui!
K.P.